/ RÉFLEXION

Retour sur l'ESNU

Un avis personnel sur le déroulement de huit mois de certificat.

Un certificat multifacette

L’objectif principal du certificat étant de nous faire développer un projet personnel, son contenu se devait d’être varié afin de répondre aux différentes étapes de la mise en place d’un dispositif pédagogique : conception du cours, enseignement en ligne, médias sociaux et connaissance du public.

Tantôt appliqués, tantôt théoriques, les différents moments étaient suffisamment variés pour répondre aux nécessités multiples de la conception d’un nouveau dispositif.

Un certificat multimodal

Présentiel, distance et hybride, les modes d’enseignement vécus ont été multiples.

Bien que les cours aient par moment été trop « académiques » par moment, ils étaient généralement jalonnés d’activités nous rendant actifs. Discussions libres, partages d’expérience et jeux de rôle sont quelques exemples de mise en action sans lesquelles la formation n’aurait pas eu le même impact.

Il a aussi été multimodal dans les plate-formes utilisées : Moodle, Slack et Adobe Connect étant les principales, chacune ayant leur rôle clairement attribué (à défaut d’être toujours clairement utilisées). Mais là où l’ESNU fait encore une fois fort, c’est dans l’effondrement du quatrième mur, le fait que le certificat lui-même sait qu’il est constamment analysé et se veut plutôt une illustration des possibilités plutôt qu’un modèle à suivre.

Ainsi, si j’ai été convaincu par Moodle et Slack, Adobe Connect m’a moins séduit malgré les fonctionnalités particulières qu’il propose (gestion des sous-groupes et des droits en général). Ses défauts (austérité de l’interface, manque de compatibilité multi-plate-forme et nécessité d’une licence) l’écartent à mes yeux au profit d’alternatives (Jitsi en tête) qui nécessiteraient cependant davantage de manipulations.

Un certificat expérimental

Nous étions des cobayes conscients de leur situation. Les encadrants du certificat ont profité de l’occasion pour tester de nouveaux dispositifs d’apprentissage, tout en ayant un discours ouvert et transparent à leur sujet. C’est justement cette transparence qui était intéressante puisqu’elle nous demandait de constamment prendre du recul par rapport aux activités pour en analyser et critiquer l’efficacité et l’adéquation. Dans cette approche isomorphe, nous étions sans cesse encouragés à nous poser la question « Et si je faisais la même chose dans mon cours, est-ce que ça fonctionnerait ? »

Aussi enrichissante qu’elle soit, cette approche m’a placé dans un état d’esprit particulier par rapport aux enseignements, prenant parfois la forme d’une sur-analyse inutile. « On n’a pas lancé de chronomètre pour cette activité, est-ce un test ? »

Un certificat qui demande de l’investissement

L’ESNU est un certificat particulier dans le sens où il vous met en action tout au long de son déroulement. Il ne s’agit pas de théories qu’il faut ingérer pour les rendre lors d’un examen, mais bien d’un projet à développer en utilisant les différents cours comme support. En ce sens, le portfolio ici présent se veut un témoin de ce cheminement. Bien qu’une partie des articles aient été finalisés en fin de parcours, tout le contenu a bien été élaboré et développé au cours des derniers mois.

Un certificat encadré

Quatre experts ont encadré ce certificat : Nadine Postiaux, Nicolas Roland, Dorothée Baillet et Solphie Lecloux. Bien qu’ils soient chacun et chacune responsable d’un aspect particulier de la formation, ils ont pris l’habitude de se mêler aux apprenants, se prenant régulièrement part aux activités pendant les cours de leurs collègues. Faire tomber ce mur entre enseignants et apprenants était particulièrement plaisant et a donné un goût au certificat de partage d’expérience, plutôt que d’enseignement traditionnel.

Au même titre, j’ai aussi beaucoup appris au contact des autres participants, que ce soit la remise en perspective des différents types de formations d’enseignement supérieur, ou plus simplement l’existence et la rencontre d’enseignant passionnés au sein de mon institution.

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Quentin Delhaye

Assistant en électronique à l'École polytechnique de Bruxelles, chercheur en architecture 3D des circuits intégrés et enthousiaste de la pédagogie et didactique supérieures.

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